Les principaux messages de l'Ambassadeur de France

Publié le par mgslalom

l'éducation de base, la santé, le développement rural, les infrastructures urbaines et portuaires, l'environnement et le développement du système financier et des entreprises. 


Cependant, les détournements budgétaires constatés à la fin de l'année 2008 par le Fonds Monétaire International et les événements survenus au début de l'année 2009 nous ont conduits à réviser en profondeur nos modalités d'intervention. Nous avons ainsi interrompu toute aide financière directe au budget de l'Etat malgache. Nous avons accru la part de notre aide transitant désormais par la société civile, le secteur privé, les ONG malgaches et internationales, également des organisations internationales comme le PAM ou l'UNICEF. 


L'organisation d'élections dès que les conditions minimum requises seront remplies nous semble la meilleure solution. 


Quelles sont ces conditions minimum ? J'en vois trois : la mise en place d'un Gouvernement consensuel et inclusif chargé de gérer les affaires courantes ; l'établissement d'une Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) elle-aussi consensuelle et agréée par l'ensemble des parties concernées ; la mise en place de l'accord d'amnistie tel que prévu par les accords de Maputo et d'Addis Abeba . 


Ces élections ne sont pas une fin en soi. Au contraire, elles doivent être une étape du renouveau et ouvrir une nouvelle période. Car c'est à partir de cette étape que la nécessaire réconciliation nationale devra être engagée. 


Je lis beaucoup de choses fausses et d'interprétations erronées sur des intérêts occultes que pourrait avoir la France à Madagascar. Je serai franc avec vous. Nous avons un seul intérêt pour Madagascar : celui de sa stabilité dans un cadre démocratique qui permette le décollage économique du pays.


Pourquoi ? En premier lieu parce que nous avons une importante communauté française et franco-malgache à Madagascar et une plus encore importante communauté malgache et malgacho-française en France. Nous devons tout faire pour préserver cette extraordinaire relation humaine et faire en sorte qu'elle puisse encore se développer au bénéfice de nos deux pays. 


Ensuite, parce qu'à travers la Réunion et Mayotte, nous sommes des pays voisins, nous appartenons au même espace régional, la Commission de l'Océan Indien (COI), et nous devons faire face à des menaces similaires, des dangers naturels comme les cyclones ou des agressions humaines comme la piraterie maritime en provenance de Somalie. 


Enfin, parce que Madagascar est un pays dans lequel nous croyons, qui bénéficie d'un certain nombre de cartes pour devenir un des acteurs politiques et économiques majeurs de la région et du monde de demain. Les ressources naturelles sont là. 


De réelles capacités humaines existent qui, mises au service d'un projet commun, pourraient vraiment changer les choses. 


Votre pays a enfin un positionnement stratégique unique entre l'Afrique et l'Asie


le rétablissement de l'ordre, le renforcement et l'assainissement du système judiciaire, la mise en place d'un véritable Etat de droit devront être des points prioritaires à aborder courageusement par l'Assemblée constituante dans le cadre institutionnel de la IVème république.


Concernant spécifiquement les intérêts français, je ne peux que regretter que certaines personnalités, pourtant bien éduquées et souvent d'ailleurs binationales, se livrent à des exercices de démagogie et entretiennent délibérément des discours de haine. 


Ce qui est très grave, inacceptable, c'est quand des politiciens, des journalistes, des intellectuels commencent à faire des amalgames pour appeler à la violence individuelle et à menacer des ressortissants français rendus coupables, dans une logique spécieuse de bouc-émissaire, de tout ce qui arrive.


Madagascar est un pays formidablement attachant. Les Malgaches sont des gens d'une très grande richesse humaine et intellectuelle. Fréquentant depuis un an par la force des choses beaucoup de responsables politiques et des milieux économiques, je m'y suis fait, je crois, de nombreux amis, de tous milieux, de tous horizons, de toutes mouvances.  Je sais que ces amitiés dureront bien après mon passage en tant qu'Ambassadeur de France à Madagascar. 


Vivement que cette crise politique finisse, que la stabilité démocratique s'enracine à Madagascar, car il y a tant de choses sérieuses auxquelles nous devons encore nous attaquer, des choses qui m'affectent personnellement, comme tous ces enfants qui ne vont pas à l'école et qui souffrent de la faim, cette pauvreté urbaine qui gangrène l'espoir et qui fait éclater les systèmes traditionnels de solidarité, cet accroissement des inégalités sociales qui favorise les égoïsmes et la corruption la plus cupide, cette persistance d'endémies d'un autre âge comme la peste, la lèpre ou la tuberculose…


Source: la sobika


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Comme je l'ai souvent répété, la France de l'époque de la colonisation n'est plus la France actuelle. 


Ce qui rend difficile les relations franco-malgaches, c'est d'abord la persistance des préjugés.


Voici le cliché qui bloque les discussions :

les Malgaches pensent "tout le temps" que les Francais les méprisent et les Francais pensent "tout le temps" que les Malgaches sont toujours des "sauvages".


La, il faut faire la part des choses ... il ne faut pas se voiler la face, il y a des Francais qui méprisent les malgaches, il y a des Francais qui se marient avec les malgaches, il y a des Malgaches francophobes, il y a des Malgaches francophile. 



Ensuite, il y a le blocage a cause de la langue. A cause des mauvais souvenirs de la colonisation, les malgaches n'aiment pas parler le francais en public. A la limite, c'est mal vu. Alors que c'est une langue de communication internationale. Le malgache ne marche qu' a Madagascar, si vous voulez communiquer avec les gens d'ailleurs, il faut que vous parliez au moins le francais 


Puis, il y a les facons de voir les choses, l'expérience de vie: Un francais qui a grandi en France ne pense pas et ne voit pas les choses comme un malgache qui a grandi a Madagascar. Et vice versa. Cela a cause de la distance, a cause de la culture, a cause des préoccupations journalieres différentes. 

C'est pour cela qu'on ne se comprend pas tres bien. 


Et c'est une des raisons pour lesquelles les gens, pour éviter les tensions, ont tendance a rester dans leur coin, ce qui n'est pas bon. 


Il faut continuer a dialoguer, a communiquer, c'est le seul moyen pour vaincre les préjugés. 


La France finance une bonne partie du budget de l'Etat malgache. 

La France a travers l'Alliance Francaise, le CCAC, le CITE, l'AUF, le CIRAD, l'Institut Pasteur, les ONG, les Religieux appuie Madagascar. 


Comme je l'ai dit souvent, cet argent que la France investit a Madagascar ne tombe pas du ciel, c'est une partie des économies des Francais, c'est normal que le gouvernement francais qui donne ou qui prete ait un droit de regard sur l'utilisation de ces fonds. 


Les relations Franco-Malgaches et les relations au sein de l'OIF seraient fructueuses si les mentalités de ses membres évoluent, si les gens essaient d'oublier les mauvais souvenirs du passé et se projeter dans l'avenir. 


Le capital physique est produit en France, les livres, la technologie sont développées en France, les ressources naturelles et la main d'oeuvre jeune se trouve a Madagascar. Les débouchés (le marché) se trouve en France et a Madagascar. 


Les possibilités d'échanges sont bien réelles. La question est comment travailler ensemble et comment faire pour que chacun puisse tirer profit de cet échange. 


Pour moi, tout n'était pas mauvais dans la colonisation. Sans le contact avec les francais, nous ne serions meme pas la en train de communiquer en francais. 



Ce que je vais dire ci-apres va vous sembler bizarre, mais essayer le:


Quand vous envoyez des assistants techniques ou des profs a Madagascar, faites en sorte que les "males" encadrent les "femelles". 


Exemple: 

Un professeur francais (un monsieur ou un garcon) enseigne dans une classe pour filles. 

Une infirmiere francaise s'occupe plus des garcons que des filles. 


Ca facilite beaucoup la communication. 


Quand un garcon commence a travailler uniquement avec des garcons, et quand ils ne voient pas les choses sous les memes angles, ca toujours tendance a se gater. 

 

Vive la coopération franco-malgache

 

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