préparation de la conférence nationale

Publié le par mgslalom

 

La conférence nationale est noyée dans la confusion

 

il semble que les mécanismes et les raisons d’être de celle-ci échappent aux simples citoyens. 

 

Qui fait quoi ? Et pourquoi ? Que sait-on et qu’est-on censé savoir ? Comment cela fonctionne et comment s’assurer que cela soit souveraine ? Ces questions ont été abordées le 25 août dernier à l’amphithéâtre du Degs de l’université d’Antananarivo,

 

organisée par la Frierdrich Ebert Stiftung et le Youth leadership training program (Yltp).

 

« Une conférence nationale peut-être efficace si tout le monde s’y applique et si on accorde de l’importance aux préparatifs » explique Mamy Rakotoarizaka,

 

Neutralité des organisateurs

 

ces préparatifs tiennent compte des moyens techniques et matériels mais aussi de la pertinence de choix des ressources humaines.

 

Mamy Rakotoarizaka recommande par exemple «  le recours à des modérateurs et des rapporteurs professionnels capables de rafraîchir la fièvre des participants » et de « mettre de côté leurs penchants politiques et convictions personnelles dans leur rapport ».

 

importance d’une neutralité dans l’organisation

 

Pour le bon déroulement d’une conférence: adopter «  une méthodologie adaptée aux participants, qui doit tenir compte de l’existence d’intérêts différents, de niveaux d’instruction différents, de culture et d’origines divers. Il faut que le modérateur sache tenir compte de ces distinctions, tout en sachant les faire ressortir ».

 

Représentativité

 

représentativité des participants

 

Blanche Richard : 

« citoyens proposés et élus par les fokontany, les districts, les régions ainsi que par leurs organisations et associations respectives »

 

Les confusions : « Dinika Santatra, conférence, forum, dialogue, assise, concertation… C’est une foule de terminologies que personne n’arrive à distinguer. Et maintenant, on a aussi une foule d’organisations diverses : alliance, plateforme, coalition, coordination… »

 

Lanto Randriamanantena : 

«  Les propositions des participants concordent réellement avec celles des adhérents de leurs organisations d’origine  »

 

Lucien Razafindraibe : 

« J’attire l’attention des responsables des médiations tant au niveau national qu’international de se pencher vraiment sur la prise en compte des travailleurs… Dans un pays où le travailleur ne peut s’exprimer librement (…) et est réduit au rôle de simple spectateur, aucune stabilité viable ne saurait être envisagée. »

 

Qui sait quoi ? Que sait-on ? 

 

Une conférence nationale est un regroupement d’idées, de projets et de résolutions des forces citoyennes et un débat commun en vue de préparer une nouvelle étape de la vie nationale. 

 

Pour qu’elle soit authentique et efficace, une conférence nationale doit réussir à rassembler des points de vue différents, des tendances distinctes et des personnes de tous horizons. 

 

Pour qu’elle soit utile, ses participants et surtout ses bénéficiaires que sont les citoyens doivent être éclairés avant, pendant et après la conférence : des informations en main, des débats transparents, des aboutissements clairs et des intentions évidentes.

 

Donc: informations, nécessaires à la compréhension du débat et des solutions communes.

 

A quelques semaines d’une conférence nationale, il est légitime de se poser ces questions : qui sait quoi et que sait-on ? 

 

le simple citoyen est de moins en moins tenu informé. Moins il est éclairé sur les tenants et aboutissants de ces débats, moins ceux-ci ont valeur d’inclusion. 

 

Une mission d’information préalable, autre que celle des médias, ne serait pas un excès de zèle. 

 

Dans la préparation de cette conférence, l’on devrait nécessairement se concentrer sur une campagne massive d’informations, d’explications et de tribunes ouvertes. 

 

Les expériences de conférence nationale de Madagascar

 

« Zaikabe » de 1972 et le forum national du 22 au 31 mars 1992.

 

Jean-Aimé Raveloson: 

ces forums avaient pour mission « d’élaborer une proposition de Constitution, un projet de loi sur les élections et des propositions de relance économique, sociale, culturelle et en matière d’éducation »,

 

forum national du 22 au 31 mars 1992: les débats ont porté sur plusieurs points : « Un Etat unitaire ou fédéraliste, un régime parlementaire ou présidentiel, la mise en place ou non d’un Sénat et, enfin la possibilité pour le président en exercice Didier Ratsiraka de se présenter aux élections », résume Raveloson.

 

une mouture de la Constitution a été validée presque à l’unanimité, les fédéralistes s’étant abstenus de vote : un Etat unitaire, une décentralisation effective et un régime parlementaire ont été adoptés. Un comité ad hoc, a décidé des grandes lignes du texte fondamental. Il a été accepté par le gouvernement de la transition puis voté par voie de référendum en août 1992.

 

Toavina Ralambomahay : 

« Il a été une réussite par rapport aux objectifs fixés comme la formulation d’un projet de Constitution. Mais il a été un échec, si l’on tient compte de la méprise du président Didier Ratsiraka à l’égard de cette démarche qu’il qualifiait de « foire ». 

 

Par la suite, la Constitution a été modifiée par Albert Zafy qui a changé le mode de nomination du premier ministre. 

 

Puis Ratsiraka, réélu en 1997, a instauré les provinces autonomes. 

 

Marc Ravalomanana, devenu président a aussi fait une révision constitutionnelle ». Aujourd’hui, Madagascar se dirige vers une nouvelle République et attend donc sa nouvelle Constitution.

 

Ce forum de 1992 a été un échec médiatique. La télévision et la radio nationales n’ont pas fait leur mission d’information. « Les médias publics n’ont pas rapporté le déroulement des débats et tout ce qui s’est passé au cours du forum national. 

 

À part l’affrontement qui a fait un mort, c’était à peine si les médias privés ont parlé de l’évènement. 

 

Ainsi, en ville comme à la campagne, la population n’a pas eu l’occasion de suivre les faits. Il n’y a eu aucun éclaircissement en dehors du forum national. Il n’y a pas eu débat, ni échanges d’idée. 

 

La population ne se sentait pas concernée. Elle n’a pas eu l’impression que l’on avait besoin de son opinion », déplore Jean-Aimé Raveloson.

 

« Comment faire confiance à la société civile pour organiser une conférence nationale ? »

 

Dossier réalisé par Mialisoa Randriamampianina

 

http://www.les-nouvelles.com/spip.php?article3579 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
<br /> Son blog est mialisenfout.hautetfort.com pour ceux qui veulent.<br /> <br /> <br />
Répondre