La traite négrière dans l'Océan Indien

Publié le par mgslalom


Les sociétés indo-océaniques (réunionnaise, malgache, mauricienne, comorienne, seychelloise…) se sont formées, en différentes périodes, par les migrations de populations originaires d’Asie, d’Afrique et d’Europe et par la traite esclavagiste depuis l’Antiquité. 


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Surveillance dans les champs de coton © UNESCO


 

Avant même la colonisation, le système de l’esclavage est présent dans les îles de l’océan Indien, notamment à Madagascar et aux îles Comores où sont acheminés des esclaves par les commerçants arabes ou swahilis de la côte Est de l’Afrique. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l’arrivée des Européens dans l’océan Indien est à l’origine d’une traite d’esclave intensive avec pour conséquence le peuplement et l’exploitation des îles inhabitées des Mascareignes. Le système de l’esclavage fait naître une société nouvelle, coupée de ses racines. Une culture originale se développe et se transmet oralement pendant toute la période de l’esclavage car l’accès à l’écrit est interdit aux esclaves jusqu’aux abolitions. La suppression de l’esclavage ne met pas fin aux discriminations sociales, le système servile se prolongeant par des formes d’asservissement dérivées connues sous les termes d’engagisme, de "coolie trade", de colonat partiaire.

De nos jours, ces sociétés constituent un enchevêtrement de groupes d’individus qui se sont métissés au contact des modèles culturels mis en présence. Un fondement culturel s’est ainsi constitué au cours de siècles de peuplement plus ou moins volontaires et le métissage a généré une identité culturelle spécifique à chacune des sociétés indo-océaniques, qui ne cesse d’évoluer au gré des apports continus. Mais, dans le même temps, plusieurs composantes des ces sociétés n’ont pas pour autant cessé de conserver, voire réactualiser, certaines références avec les cultures mères.

 

Tradition orale

Le programme de recherche UNESCO concernant l’identification et le recensement de la mémoire orale dans les îles du sud-ouest de l’océan Indien, dans le cadre du projet de La route de l’esclave, ont mis en évidence la nécessité de sauvegarder le patrimoine oral des îles ayant connu le système de la traite négrière, de l’engagisme et de l’esclavage.

Dans ce contexte, le programme d’identification de la mémoire orale de l’UNESCO a contribué à susciter l’intérêt des populations concernées à prendre en compte l’importance de conserver leur mémoire orale. L’Université de Maurice, le Centre Nelson Mandela, l’Institut national d’education aux Seychelles, l’Abro à Rodrigues, le CNDRS aux Comores ont mis en route des programmes de collectes à la fin de l’année 2001 et au début de 2002. Ce programme se poursuit dans la collecte des données et dans la formation sur le terrain. Les documents sont numérisés et conservés dans les institutions nationales des îles concernées et sont accessibles au grand public.

Archéologie sub-aquatique

Le projet "Esclaves oubliés, l’Utile" comporte un volet de recherche en archéologie sub-aquatique sur un navire négrier qui a fait naufrage sur l’île de Tromelin où la cargaison d’esclaves en provenance de Madagascar fut abandonnée.

Publié dans relations civiles

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